Lanslebourg-Mont-Cenis, mai
2007
Objet :
Le Mont-Cenis sous les déblais
Mesdames et Messieurs les membres de la Convention
Alpine
Les habitants de
Lanslebourg-Mont-Cenis vous souhaitent la bienvenue en Haute-Maurienne. Ils ont
aussi à cœur de vous faire part de leurs inquiétudes quant au devenir du
prestigieux site du Mont-Cenis. En effet, au
centre de celui ci, la carrière du Paradis doit recevoir
prochainement 6 Millions de m3 de déblais (soit 3 pyramides
de Kheops) qui seront extraits de la percée italienne du Tunnel
Ferroviaire Lyon-Turin, puis acheminés sur notre commune par télébenne.
Ces matériaux seront déposés
à 2000 m d’altitude au cœur d’une zone naturelle protégée et chargée
d’Histoire !!! Les richesses historiques et naturelles du Plateau du
Mont‑Cenis en font un site touristique de grande renommée depuis des
siècles !…
Nos préoccupations
s’appuient, entre autres, sur les
éléments suivants :
Ø
L’incertitude concernant la nature des matériaux (amiante ?
uranium ?) et les risques pour la santé humaine …
Ø
La dispersion inévitable des poussières
dans cette zone de haute montagne particulièrement ventée et
réputée comme telle (« Lombarde », « Vanoise ») !
Ø
La contamination inéluctable du site, des alpages environnants (zone Appellation
d’Origine Contrôlée Fromage Beaufort), des nappes d’eau (en surface et
souterraines),
Ø
Les nuisances liées au chantier :
bruit, poussières, image du site, réputation touristique,
Ø
La durée du chantier : de
l’ordre de 7 à 12 ans, tous les jours de l’année, été comme hiver,
Ø
Des réponses et des solutions
envisagées par la Société LTF pour maîtriser les divers problèmes ou risques, inadaptées
et impossibles à mettre en œuvre à cette altitude.
Pour toutes ces raisons (et
bien d’autres !) les habitants de Haute-Maurienne redoutent les répercussions
négatives qui vont découler de ce chantier, en frappant l’économie et le
tourisme de leur vallée, ainsi que la
santé de ses habitants. Par cet appel (après d’autres actions !), ils
s’inscrivent ainsi dans la mobilisation, ancienne, très importante et
riche d’études scientifiques contradictoires, de la population
italienne du Val de Suse…
La Convention Alpine qui
milite pour la protection des Alpes et la sauvegarde de son écosystème naturel
doit se saisir de ce dossier, et participer à la remise en question du choix
qui s’est porté sur le Mont-Cenis comme site de dépôt. Il est invraisemblable
et inadmissible que ce projet soit validé par les services de l’Etat
Français alors même que celui-ci n’a fait l’objet d’aucune concertation
avec les populations locales ou la municipalité de Lanslebourg-Mont-Cenis,
qui est unanimement contre. Rappelons qu’aucune étude d’impact
contradictoire à celle des protagonistes du projet, à savoir la société L.T.F,
n’a été réalisée malgré nos demandes.
Aujourd’hui,
un chantier reposant sur des approximations gravissimes et sur
des études subjectives va démarrer, détruire un site
naturel, mettre en péril la santé des hauts-mauriennais, les ressources
aquifères (sources asséchées accidentellement !?! dans une commune
voisine), et ruiner une économie déjà fragile et aléatoire.
Nous pensons et nous
espérons que la « Convention Alpine », dont des membres sont présents
ces jours-ci sur notre commune pourra nous aider à rompre le silence qui
entoure les risques et les dangers de ce projet pharaonique, qui nous concerne
directement.
Pour le collectif des
défenseurs du site du Mont-Cenis : Le conseiller municipal, Jacques
Finiels.